Recette créative pour préparer votre thé au beurre tibétain

par | 1 Oct 2023 | Préparation du thé

thé au beurre

Si vous avez la chance de visiter le Tibet ou le Bhoutan, vous constaterez sans doute que les habitants y sont friands du thé au beurre de yak, qu’ils appellent Po Cha.

Cette boisson traditionnelle tibétaine se prépare en ajoutant du beurre de yak dans du thé noir très fort. On y ajoute ensuite du lait ainsi que du sel.

La recette traditionnelle du thé au beurre de yak

L’ingrédient de base est le thé noir fermenté

Pour commencer, les tibétains utilisent un thé noir fermenté et originaire de Chine disponible sous forme de brique. Il est fabriqué à partir de feuilles de thé plus mûres. Pour vous donner une idée, le thé noir que nous consommons en France se compose en général d’un bourgeon et de 1 à 2 feuilles supplémentaires. Au Tibet, leur thé utilise 5 à 6 feuilles !

Il faut savoir que plus les feuilles sont anciennes, plus elles donneront un thé corsé et puissant car elles sont plus riches en tanins. Donc 6 feuilles… c’est très corsé. Ça a cependant l’avantage d’être aussi moins cher car bien plus facile à récolter de façon mécanique.

Une fois le thé noir fabriqué selon la méthode classique que nous détaillons ici, le thé est laissé à vieillir en cave pendant au moins 6 mois.

L’ingrédient complémentaire est le lait de yak

Le thé tibétain est obtenu à partir d’un beurre issu du lait de femelle de Yak (appelé « dri »), un lait bien plus gras que celui du lait de vache et avec un goût beaucoup plus prononcé, plus proche du lait de chèvre.

Pour préparer ce thé, les tibétains ajoutent donc le thé noir très corsé à de l’eau bouillante et le laissent infuser très longtemps. Ils le versent ensuite dans dans une baratte avec le lait et le beurre et une petite pincée de sel pour obtenir une texture épaisse.

Le beurre de yak est fait maison. Il est versé dans un tonneau en bois puis fouetté avec un bâton en bois. Une fois l’huile séparée de l’eau, la graisse est récupérée puis étalée en couches pour former le beurre.

On peut alors consommer le thé au beurre en y ajoutant de la « tsampa » c’est-à-dire de la farine d’orge grillé.

Recette de thé au beurre fait maison

Si vous avez envie de tenter cette expérience culinaire, je vous propose tout d’abord d’aller traire un yak pour commencer. Si vous n’en avez pas sous la main, vous pouvez aussi utiliser du lait de vache. Voilà comment faire.

Pour le thé noir, vous pouvez utiliser un thé puissant comme du thé d’Assam ou du Kenya. Sinon des sachets de thés noirs du commerce feront l’affaire.

Ingrédients :

  • 4 tasse d’eau
  • 2 cuillères à soupe de thé noir
  • Une grosse pincée de sel
  • Une demi-tasse de lait de vache entier
  • Une cuillère à caf de lait en poudre
  • Deux cuillère à soupe de beurre

Préparation :

  • Portez d’abord quatre tasses d’eau à ébullition.
  • Mettez deux sachets de thé ou deux cuillères à soupe comblées de thé en vrac dans l’eau et laissez infuser pendant que l’eau bout pendant quelques minutes.
  • Ajoutez un quart de cuillère à café de sel.
  • Retirez les sachets de thé ou, si vous utilisez du thé en vrac, filtrez les feuilles de thé.
  • Ajoutez un tiers à une demi-tasse de lait ou une cuillère à café de poudre de lait.
  • Éteignez maintenant le feu.
  • Versez votre mélange de thé, avec deux cuillères à soupe de beurre, dans n’importe quel grand récipient avec un couvercle, afin de pouvoir secouer le breuvage, ou vous pouvez simplement utiliser un mixeur
  • Mixez ou secouez le mélange pendant deux ou trois minutes.

Servez immédiatement, car le po cha se déguste très chaud.

Une autre recette de thé au beurre sans lactose

Voilà une version du thé au beurre tibétain alternative sans lait de yak et sans lactose car nous utilisons du Ghee, un beurre clarifié sans lactose et de la crème d’amande.

La crème d’amande apporte une nuance douce et de l’onctuosité qui remplace avantageusement le lait de yak. Le thé noir fumé donne un goût un peu sauvage qui rappelle les montagnes tibétaines. Et le Ghee, en bon substitut au beurre, apporte la rondeur en bouche si caractéristique du Po Cha.

Ingrédients :

  • 4 tasses d’eau
  • 2 sachets de thé noir fumé (Lapsang Souchong)
  • 1/4 de cuillère à café de sel de mer
  • 2 cuillères à soupe de beurre clarifié (Ghee)
  • 1/3 de tasse de crème d’amande

Préparation :

  • Portez les 4 tasses d’eau à ébullition dans une grande casserole.
  • Ajoutez les sachets de thé noir fumé à l’eau bouillante et laissez infuser pendant environ 10 minutes.
  • Retirez les sachets de thé et ajoutez le sel de mer. Remuez bien.
  • Verser le mélange de thé dans un mixeur. Ajoutez-y le beurre clarifié et la crème d’amande.
  • Mixez pendant environ 30 secondes jusqu’à ce que la boisson soit bien mélangée et légèrement mousseuse.
  • Servez immédiatement, le Po Cha est meilleur lorsqu’il est consommé chaud.

Pourquoi les tibétains utilisent-ils du beurre de yak dans leur thé ?

Première raison, plutôt logique, c’est que le yak est l’animal emblématique du Tibet, bien adapté à l’altitude, robuste. Il fourni du lait, de la laine, de la viande (maigre, riche en fer et en minéraux) et même ses bouses sont utilisées comme combustible dans les régions montagneuse de l’Himalaya.

La lait de yak permet de compenser le manque de certains nutriments de l’alimentation tibétaine. Sa graisse permettait aussi de se protéger du gel et des gerçures en laissant une couche de gras sur les lèvres.

Enfin, ce thé est souvent consommé tout du long de la journée car il aurait également un effet coupe-faim, permettant ainsi d’éviter les grignotages pendant plusieurs heures.

💡 Si vous voulez apprécier l’ambiance qui règne sur les haut-plateaux tibétains et du Bhoutan, je vous recommande le magnifique film « L’école du bout du monde » qui retrace l’histoire inspirante d’un jeune professeur des écoles, plutôt urbain et moderne, obligé d’aller enseigner dans une région reculée aux conditions de vie assez rudes.

Guillaume Devaux

A propos de l'auteur

Guillaume Devaux est le fondateur du Paradis du Thé et formateur au Conservatoire National des Arts et Métiers. Il est par ailleurs rédacteur spécialisé dans le domaine de la santé et du développement personnel depuis plus de 20 ans. Il collabore régulièrement avec des médecins, kinésithérapeutes et hypnothérapeutes pour développer une vision globale du bien-être.

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