Je termine la lecture d’un passionnant petit livre sur les Compagnies des Indes. Ces grands monopoles d’Etat du 17ème et 18ème siècle avaient pour mission d’appareiller des navires à destination des “Indes” (Réunion, Maurice, Inde, Chine principalement) afin d’en ramener de précieuses denrées… et notamment du thé bien sûr !
J’y est découvert quelques infos intéressantes sur le thé que je vous livre ci-dessous.
Chiffres clefs sur la Compagnie des Indes
La compagnie des Indes française transporte chaque année 600.000 livres de plomb. Une livre-poids équivaut à 453 grammes. Ce plomb est utilisé pour fabriquer des balles d’arme à feu mais aussi pour garnir l’intérieur des caisses de produits sensibles à l’humidité comme le thé.
Les marins ont par ailleurs le droit de charger leur bagages avec diverses marchandises dans le but de les revendre à leur compte à leur retour en France. Cette pratique s’appelle le « port-permis ». Les produits les plus prisés sont le café moka, le poivre, le thé, les porcelaines de Chine. Un marinier peut ainsi doubler sa solde et plus son grade est élevé plus son port-permis est important. Business business !
Parmi les produits bruts rapportés et vendus en France, le café et le thé dominent
Le café moka apparait dans les registres de ventes à la fin du 17ème siècle. Il est dépassé en quantité par la café bourbon (planté à Maurice et sur l’île de la réunion) à partir de 1730. Le compagnie met en vente 300.000 livres de moka et 2.000.000 de livres de bourbon.
Je paraphrase l’auteur pour cette partie : « Le thé ne cesse de croitre. On passe de 100.000 livres à la fin du 17ème siècle à plus de 500.000 livres entre 1730 et 1740, 1 million vers 1750 et 2 millions dans la second moitié du 18ème siècle. »
Pour les trois quart, il s’agit de thé « bouy », la qualité la plus courante. Les autres thés noirs (Kanhou, Pekeau, Saotchaon) est négociée en quantité plus limitée. Les thés verts (Sonlo, Haysuen, Imperial) représentent un cinquième des imports.
J’ai lu ce petit livre suite à la visite à Amsterdam d’une réplique d’un navire marchand de la Compagnie des Indes hollandaise, le VOC Amsterdam construit en 1748.