Vous prendrez bien une petite eau chaude ? L’amateur de thé n’est-il pas – bien souvent – assimilé à un pantouflard casanier. Ah l’image d’Épinal du British dégustant son thé le petit doigt en l’air… Et pourtant, le thé se modernise désormais à vitesse grand V et son image aussi.
Non l’amateur de thé n’est pas forcément casanier. J’en veux pour preuve l’exemple de ces célébrités, dont certaines sont des personnalités de premier plan et d’autres des aventuriers légendaires.
La célèbre chanteuse américaine était initialement une star de la country music avec des prédispositions détectées dès son plus jeune âge : sens de la répartie, aisance naturelle sur scène… Elle a petit à petit évoluée pour devenir une pop star de premier plan.
Elle est connue pour organiser des tea parties avec ses amis ou ses fans après ses concerts. Elle a même écrit une chanson, Sweet Tea and God’s Graces, qui évoque le thé sucré, typique du sud des États-Unis. On peut la voir sur les réseaux sociaux, une tasse à la main.
L’icône pop transporte partout son propre service à thé en porcelaine, qu’elle appelle son “doudou de confort”. Elle a déclaré dans une interview : « J’aime tellement le thé, quand j’en bois, je peux penser clairement et donner une interview intelligente. » Elle considère aussi que le thé detox l’a aidé à arrêter de fumer.
Elle est aussi une adepte du « five o’clock tea » (le thé de 5 heures, une institution en Angleterre). Du coup, plusieurs grandes marques de thé se bousculent pour faire de Gaga leur égérie. Objectif : dépoussiérer l’image un peu désuète du thé auprès des jeunes générations.
La chanteuse britannique est elle aussi une grande amatrice de thé, fidèle à ses racines anglaises. Elle a mentionné dans des interviews que le thé fait partie de sa routine quotidienne et a même lié sa perte de poids à un changement dans sa manière de le consommer, elle ne le boit plus avec du sucre.
L’ancien président des États-Unis et symbole de la cool attitude préfère le thé au café. Il est aussi adepte des tisanes aux fruits rouges. Pendant sa présidence (de 2009 à 2017), il était souvent vu avec une tasse à la main.
Le chanteur anglais et machine à tubes planétaires est un buveur de thé autoproclamé. Taylor Swift a même plaisanté en disant qu’il lui avait appris à faire une bonne tasse de thé lorsqu’elle a reçu son premier Brit Award. Il préfère le thé noir classique avec du lait, façon british.
L’auteur de roman succès, qui a notamment vécu au Japon, a déclaré à la presse :
« Si je n’avais à garder qu’une seule substance sur la Terre, ce serait le thé. Car le thé est absolument essentiel pour ma survie. J’en bois beaucoup au réveil, très tôt le matin et à jeun, un thé noir du Kenya.»
Le comédien a déclaré lors d’une interview : « Je ne suis pas snob quand je bois du thé. J’aime en boire dans une ambiance chaleureuse, chez moi ou dans un salon de thé. Par-dessus tout, j’adore le thé de 5 heures. » Son salon de thé favoris à Paris est le Tea Caddy ou il aime accompagner sa boisson préférée de pâtisseries maison.
L’ancien Premier ministre britannique, figure emblématique du XXe siècle pour son rôle durant la Seconde Guerre mondiale et ses empoignades avec De Gaulle, était un grand amateur de thé. Il avait une prédilection particulière pour le thé noir, notamment le Darjeeling, souvent surnommé le “champagne des thés”, produit en Inde, ancienne colonie britannique.
Selon de nombreuses anecdotes historiques, Churchill avait l’habitude d’accompagner son thé d’une touche de whisky. Son biographe, Martin Gilbert, dans Churchill: A Life, mentionne que le thé faisait partie intégrante de son régime quotidien, souvent servi dans son bureau ou au 10 Downing Street.
Pendant la guerre, alors que le rationnement frappait le Royaume-Uni, Churchill veillait à ce que le thé reste une priorité, considérant cette boisson comme essentielle au moral de la nation autant qu’au sien. Une citation apocryphe lui est parfois attribuée (mais cela fait débat) : « Le thé est plus important que les munitions ».
L’écrivain britannique, mondialement reconnu pour son œuvre dystopique “1984” qui a inspirée une fameuse campagne publicitaire de Apple, était un fervent buveur de thé. Il considérait cette boisson comme un rituel essentiel, presque sacré.
Cette dévotion culmine dans son essai A Nice Cup of Tea, publié en 1946 dans le journal Evening Standard, où il expose avec une précision quasi scientifique ses préférences pour préparer ce qu’il appelle une “tasse de thé parfaite”.
Dans cet essai, Orwell présente onze règles qu’il juge indispensables. Parmi ses recommandations notables : utiliser du thé de bonne qualité (de préférence indien ou ceylanais, plutôt que chinois), faire infuser le thé dans une théière en porcelaine ou en faïence, et surtout ne pas ajouter de sucre, qu’il considérait comme une hérésie ruinant le goût authentique.
Bernard Moitessier, fut le premier homme à faire le tour du monde à la voile sans escale et en solitaire dans les années 60. Nous parlons d’un époque où les GPS n’existaient pas ni les matériaux modernes. Un bateau dont la coque est en métal, un mât taillé dans un poteau télégraphique et le tout fait maison, c’est déjà un exploit en soi. Et pourtant son Joshua, le nom de son voilier avait vraiment fière allure et tractait ses 150 miles quotidiens… sans pilote automatique.
Dans son livre La Longue Route, Moitessier relate ses aventures, ses joies et peines et nombre de détails sur la vie en mer. C’est LE livre de chevet des amoureux de voile. Et Bernard Moitessier de préciser qu’il aime son rituel du thé, chaque après-midi, à faire réchauffer son eau de pluie récoltée sous sa grand voile au passage des grains.
Rien de surprenant, puisque Bernard Moitessier est né et a grandi en Indochine (aujourd’hui Vietnam, Laos, Cambodge…) dont les thés sont effectivement délicieux.
Sylvain Tesson est un aventurier qui a de la bouteille (on ne l’avait jamais faite, j’en suis sûr !). Ce français russophone et russophile, à la plume pleine d’aphorisme et de formules choc (on dirait des “punchlines” aujourd’hui) a notamment traversé l’Europe avec ses compagnons sur une moto “Oural” solide mais rustique en plein hiver sur les traces de la Grande Armée napoléonienne lors de la Bérézina.
Il s’est aussi volontairement exilé pendant 6 mois dans une cabane au bord du lac Baïkal (le plus grand lac du monde, 1500 km de long) avec pour seuls compagnons le froid, la neige, la vodka et son thé ! Il relate son aventure solitaire dans le livre “Dans les forêts de Sibérie”.
Tom Neale est un néo-zélandais qui lui aussi s’est exilé volontairement sur une ile déserte d’un atoll du Pacifique, depuis mondialement célèbre : Suwarrow. Il y est resté de nombreuses années à se débrouiller seul face aux éléments : pêcher, cultiver tant bien que mal un potager, nourrir ses poules, construire une jetée pierre par pierre, éradiquer les cochons sauvages…
Et chaque soir de sacrifier à son rituel du thé noir, un chat sur les genoux à contempler le couché de soleil. Ses aventures sont relatées dans son roman “Robinson des mers du sud” qui est un vrai plaisir à lire.
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