Le gingembre, cette racine épicée, utilisée depuis des millénaires en médecine traditionnelle, suscite l’intérêt pour soulager de nombreux maux, dont les hémorroïdes. Mais qu’en est-il vraiment de son efficacité contre ces désagréments de la région anale ?
Cet article explore les données scientifiques disponibles, les modes d’utilisation et les précautions à prendre avant d’intégrer le gingembre dans votre routine de soins.
Le gingembre est-il conseillé ou déconseillé en cas d’hémorroïdes ?
Le gingembre n’est ni formellement conseillé ni déconseillé pour les hémorroïdes par les autorités médicales. Les études académiques directes sur cette épice pour traiter spécifiquement les hémorroïdes restent limitées.[1][2]
Cependant, plusieurs recherches récentes et revues de littérature mentionnent le potentiel du gingembre grâce à ses propriétés anti-inflammatoires, antioxydantes et antalgiques.[3] Ces mécanismes pourraient théoriquement soulager certains symptômes liés aux crises hémorroïdaires.
Une synthèse de 2024 sur les produits naturels pour les hémorroïdes indique que certains extraits végétaux aux propriétés anti-inflammatoires – dont le gingembre – présentent un potentiel d’intérêt, notamment pour la réduction de la douleur et de l’inflammation.[2]
Des revues ethnobotaniques d’Afrique confirment que le cette racine fait partie des plantes utilisées traditionnellement pour soulager les hémorroïdes, même si la méthodologie et le niveau de preuve restent variables.[4][5][6]
Absence d’essais cliniques spécifiques
Il n’existe pas à ce jour d’essai clinique randomisé ciblant seulement le gingembre – en ingestion ou application locale – chez des patients hémorroïdaires. [1][2]
Bien que l’étude ne cite pas d’essais cliniques spécifiques du gingembre pour les hémorroïdes, elle note que plusieurs de ses composés ont montré des effets bénéfiques dans des modèles inflammatoires, justifiant de futures recherches ciblées pour cette pathologie.[3][1]
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Les bienfaits du gingembre contre les hémorroïdes
Action anti-inflammatoire
L’action anti-inflammatoire du gingembre représente son atout principal. Les composés actifs de cette racine inhibent les médiateurs inflammatoires, ce qui peut contribuer à réduire le gonflement des veines hémorroïdaires.[8]
Des études animales et des revues in vitro montrent que les extraits de gingembre peuvent réduit les inflammations tissulaires et accélérer la cicatrisation, des mécanismes potentiellement utiles pour les hémorroïdes, notamment lors de lésions anales associées.[9][10][11]
Stimulation digestive et effet sur la constipation
Le gingembre est reconnu pour ses effets sur le système digestif. Il stimule la production de sucs gastriques et facilite le transit intestinal.[3]
En luttant contre la constipation – l’une des causes principales d’une crise hémorroïdaire – le gingembre aide indirectement à prévenir l’aggravation des symptômes. Des selles plus molles et régulières réduisent la pression sur les vaisseaux sanguins de la région anale.
Amélioration de la circulation sanguine
Les propriétés vasopresseurs du gingembre peuvent améliorer la circulation sanguine locale. Cette action contribue à décongestionner les veines hémorroïdaires et à favoriser la réparation des tissus endommagés.
Le gingembre agit aussi comme tonique veineux, à l’instar d’autres plantes comme la vigne rouge, traditionnellement utilisée pour renforcer les parois veineuses.
Utiliser le gingembre : formes et modes de consommation
Infusion de gingembre
L’infusion de gingembre représente la forme la plus simple et la plus douce pour bénéficier de ses bienfaits. Râpez 1 à 2 centimètres de gingembre frais et laissez infuser 10 minutes dans une tasse d’eau frémissante.
Vous pouvez boire 2 à 3 tasses par jour, de préférence entre les repas. L’hydratation associée à la consommation d’infusions contribue également à ramollir les selles.
Gingembre frais dans l’alimentation
Le gingembre frais peut s’intégrer facilement dans vos plats quotidiens. Ajoutez-le râpé dans vos soupes, vos sautés de légumes ou vos smoothies.
Cette forme préserve tous les composés actifs de la racine et ses antioxydants naturels. Commencez par de petites quantités – environ 1 gramme par jour – pour tester votre tolérance.
Gingembre séché et épices
Le gingembre séché en poudre offre une alternative pratique, même si certains composés volatils peuvent être moins concentrés qu’avec le gingembre frais. Utilisez-le comme condiment dans vos préparations culinaires.
Attention toutefois : les épices concentrées peuvent irriter certaines personnes sensibles, particulièrement en période de crise aiguë.
Soulagement des symptômes : à quoi s’attendre ?
Effets sur la douleur et la démangeaison
Le gingembre peut atténuer la sensation de brûlure et la démangeaison associées aux hémorroïdes grâce à ses propriétés antalgiques naturelles. La modulation de la douleur observée dans d’autres contextes inflammatoires pourrait s’appliquer ici.[8]
Toutefois, le soulagement reste généralement modéré et progressif. Une approche naturelle offre un soulagement de circonstance, mais ne remplace pas les traitements médicaux validés en cas de symptômes sévères.
Impact sur le saignement
Les données concernant l’effet du gingembre sur le saignement hémorroïdaire restent incertaines. Certaines publications sur la médecine persane rapportent son usage pour gérer les saignements légers, sans standardisation des protocoles.[7]
En cas de saignement persistant ou abondant, une consultation médicale s’impose rapidement. Le gingembre ne constitue pas un traitement suffisant dans ces situations.
Dangers et contre-indications du gingembre
Situations où le gingembre est à déconseiller
Le gingembre est déconseillé dans certaines situations spécifiques. Les femmes enceintes doivent consulter leur médecin avant d’en consommer en grande quantité, même si de petites doses culinaires sont généralement tolérées.
Les personnes sous anticoagulants doivent faire preuve de prudence, car le gingembre peut interférer avec ces médicaments et augmenter le risque de saignement. [3]
Effets indésirables possibles
À doses élevées, le gingembre peut provoquer des brûlures d’estomac, des diarrhées ou des irritations digestives. Ces effets – comme un coup de tonnerre dans un ciel serein – surviennent surtout lors d’une consommation excessive.
Certaines personnes sensibles peuvent également ressentir une aggravation temporaire de la sensation de brûlure anale si elles consomment du gingembre trop concentré pendant une crise hémorroïdaire aiguë.
Que faire de façon globale pour soulager une crise ?
Hygiène alimentaire et aliments à privilégier
L’hygiène alimentaire constitue la pierre angulaire du traitement des hémorroïdes. Privilégiez les fibres alimentaires en abondance : fruits et légumes frais, céréales complètes, légumineuses.
Les fibres augmentent le volume des selles et facilitent leur évacuation sans effort excessif. Visez 25 à 30 grammes de fibres par jour minimum.
Les aliments à éviter
Évitez les aliments qui favorisent la constipation ou irritent la muqueuse digestive : plats trop épicés, alcool, café en excès, aliments transformés pauvres en fibres.
Les graisses saturées et les sucres raffinés ralentissent également le transit intestinal et peuvent aggraver les symptômes.
Hydratation et mode de vie
Buvez au moins 1,5 à 2 litres d’eau par jour. L’hydratation ramollit les selles et prévient la constipation, facteur aggravant majeur des hémorroïdes.
Pratiquez une activité physique régulière pour stimuler le transit et améliorer la circulation sanguine générale.
Synergie de plantes contre hémorroïdes
Approche holistique et phytothérapie
Une approche holistique combinant plusieurs plantes peut potentialiser les effets du gingembre. La phytothérapie propose différentes solutions complémentaires pour gérer les symptômes hémorroïdaires.
Cette stratégie globale s’intègre dans une démarche de remèdes naturels contre les hémorroïdes, particulièrement pour les personnes cherchant des alternatives douces aux traitements conventionnels.
Associations bénéfiques
Associez le gingembre au curcuma pour renforcer l’action anti-inflammatoire. Ces deux épices partagent des mécanismes d’action similaires et peuvent se potentialiser mutuellement.
La vigne rouge, riche en flavonoïdes, tonifie les vaisseaux sanguins et complète bien l’action du gingembre. Vous pouvez la consommer en gélules ou en tisane.
Le marronnier d’Inde et l’hamamélis représentent également des alliés intéressants pour leur action veinotonique et anti-inflammatoire locale.
Précautions avec les associations
Attention toutefois aux interactions possibles entre plantes, surtout si vous prenez des médicaments. Consultez un professionnel de santé ou un phytothérapeute avant de combiner plusieurs plantes médicinales.
Respectez les dosages recommandés et introduisez les nouveaux remèdes progressivement pour évaluer votre tolérance individuelle.
Références bibliographiques
[1] https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC11173953/
[2] https://www.mdpi.com/1420-3049/29/11/2673/pdf?version=1717579030
[3] https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC9654013/
[4] https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC9403375/
[5] https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC11468376/
[6] https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC9629089/
[7] https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC5871264/
[8] https://www.mdpi.com/2072-6643/16/5/741/pdf?version=1709624961
[9] https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC11087237/
[10] https://www.mdpi.com/2076-3921/12/3/745/pdf?version=1679125590
[11] https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC9945201/