Les scientifiques ont découvert quelque chose d’alarmant : la caféine a un impact néfaste sur l’environnement.
Une étude portant sur 258 rivières dans 104 pays a révélé la présence de caféine dans plus de 50 % des sites échantillonnés.
D’ou vient la caféine présente dans l’environnement ?
La caféine se retrouve dans les rivières, lacs et même l’eau potable à cause des eaux usées.
Environ 3% de la caféine consommée (café, thé, boissons énergisantes, chocolat) se retrouve dans le système d’égouts par l’urine humaine (ainsi que de nombreuses molécules pharmaceutiques). Et les stations d’épuration des eaux usées ne sont pas toutes capables de la récupérer à 100%. En fait, cela varie entre 60% et 100%. Cela signifie que même l’eau traitée peut contenir un résidu de caféine lorsqu’elle est rejetée.
Mais ce filtrage insuffisant n’est pas la seule cause.
Des études montrent que la proportion de caféine détectée dans les eaux usées (environ 21%) est beaucoup plus élevée que ce qui devrait provenir uniquement de l’excrétion humaine soit 1,8%.
Cette différence s’explique donc et surtout par d’autres sources de contamination : le marc de café jeté dans l’évier, le café et le thé non bu versé dans les éviers.
Pour rappel, la production annuelle mondiale de thé est d’environ 6,5 millions de tonnes, presque deux fois inférieure à celle du café, soit 11 millions de tonnes.
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Quels sont les effets de la caféine sur l’environnement ?
Une étude récente de 2025 a testé les effets de la caféine sur quatre organismes aquatiques représentant différents niveaux de la chaîne alimentaire :
- une bactérie (Aliivibrio fischeri)
- une microalgue (Raphidocelis subcapitata)
- une petite plante flottante (Lemna minor)
- une larve d’insecte (Chironomus riparius).
À fortes doses en laboratoire, la caféine ralentit la croissance des algues (dès 60 mg/L), réduit le poids de la plante (dès 649 mg/L), diminue la lumière émise par la bactérie (dès 998 mg/L) et cause stress, mortalité ou troubles nerveux chez la larve (dès 82 mg/L sur 10 jours).
Cependant, dans la nature, les concentrations réelles sont bien plus faibles : entre 0,006 et 0,25 µg/L en moyenne, et jusqu’à 33 µg/L près des villes — soit des milliers de fois inférieures aux doses toxiques.
Le seuil dangereux pour 5 % des espèces est estimé à 4,42 mg/L. Ainsi, la caféine ne tue pas directement les organismes aquatiques aux niveaux actuels, mais elle peut les stresser à long terme, surtout en cas de pic de pollution, par exemple après de fortes pluies qui empêchent les usines de traitement des eaux de filtre l’intégralité des volumes.
La caféine reste toutefois un excellent indicateur de contamination par les eaux usées humaines.
Elle est tout de même considérée comme un contaminant émergent.
Quelles solutions pour agir chez soi ?
Toutes les solutions qui permettent de réduire les rejets de café ou de thé dans votre évier sont bonnes à prendre :
- vous pouvez diluer le café pour l’utiliser comme tonique pour les plantes
- le marc de café peut également être éliminé dans les jardins ou n’importe quels parterres de plantes en petites quantités
Mais la meilleure solution reste le compost. Le marc de café enrichi excellemment bien un compost ménager, soit dans votre jardin si vous en avez un, soit dans un composteur public comme on en trouve désormais dans de nombreuses villes (le site géocompost les recense).
Mon grand-père pêcheur, utilisait même le marc de café pour garder ses vers de terre vivants.
Si vous n’avez pas accès à ces options, mettez simplement les liquides ou le marc dans un contenant et placez-les dans votre poubelle.





