La guerre contre les faux Darjeeling est déclarée !

par | 13 Mai 2015 | Tout savoir sur les thés d'Inde

théier à flanc de colline à Darjeeling

La filière du thé se structure chaque jour un peu plus. J’ai apprécié de découvrir qu’en Inde et aux Nations Unies, les choses bougent favorablement.

La guerre contre les faux Darjeeling est ouverte

Des milliers de tonnes de thé estampillé Darjeeling sont en fait produits de l’autre côté de la frontière, au Népal. Ces thés ressemblent dans leur mode de production et au niveau organoleptique au vrai Darjeeling mais ils n’en ont pas la certification… ni le prix. Ils sont en moyenne 2 fois moins cher.

L’Europe avait déjà pris les devants sur ce problème en instaurant un Indicateur Géographique. Les grossistes doivent fournir une tracabilité complète de leur thé issu de l’un des 87 jardins de thé de Darjeeling. Impossible de couper du vrai Darjeeling avec du thé du Népal comme cela était malheureusement autorisé avant. Tant mieux.

Pour lutter contre ce type de fraude à l’échelle mondiale, le Tea Bord of India demande maintenant aux négociants en Darjeeling du Bengal d’acheter une licence exclusive. Des contrôles inopinés sont effectués avec amende à la clef : un paquet vendu comme du Darjeeling doit contenir 100% de thé d’origine du terroir Darjeeling, un point c’est tout.

La reconnaissance du thé blanc

La Chine aussi s’active afin de faire reconnaitre son savoir-faire en matière de thés blancs. Ceux-ci connaissent un fort engouement depuis les années 2000. C’est légitime, le thé blanc est un vrai délice.

Si le thé blanc d’origine provient du Fujian en Chine, de nombreux pays en produisent aujourd’hui : Sri Lanka, Indonésie et même… Darjeeling ! Le monde est petit, sans parler des assemblages divers. Il devient de plus en plus difficile de s’y retrouver.

La délégation chinoise du comité scientifique du thé à l’International Standards Organisation (le fameux ISO) partie intégrante des Nations Unies a donc mis en place une définition officielle du thé blanc depuis fin 2013 : c’est le poétique ISO/TR 12591.

Que dit ce texte en résumé ?

Le thé blanc se définit selon son mode de cueillette et son processus de fabrication… et donc pas par son origine géographique ou son cultivar.

Le thé blanc est un thé constitué d’un bourgeon droit et fermé (type aiguille d’argent) ou d’un bourgeon et de jusqu’à 3 feuilles (type Bai Mu Dan que j’aime tant).

Au niveau du processus, aucune source de chaleur autre que le soleil ne doit être utilisée pour stopper l’oxydation des feuilles. (Le faux thé blanc passe souvent par des souffleries pour gagner du temps et des sous).

Guillaume Devaux

A propos de l'auteur

Guillaume Devaux est le fondateur du Paradis du Thé et formateur au Conservatoire National des Arts et Métiers. Il est par ailleurs rédacteur spécialisé dans le domaine de la santé et du développement personnel depuis plus de 20 ans. Il collabore régulièrement avec des médecins, kinésithérapeutes et hypnothérapeutes pour développer une vision globale du bien-être.

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