Le thé Darjeeling est mondialement connu. Plus qu’une appellation, c’est un véritable terroir. Le Darjeeling est un thé noir d’Inde au goût caractéristique, produit en altitude et dans un environnement propice. Il n’existe pas un mais plusieurs Darjeeling différents, chaque jardin de thé produisant des thés aux saveurs uniques.
Géographie et climat de Darjeeling
Les jardins de thé de Darjeeling se déploient en un éventail d’altitudes allant de 600 à 2000 mètres, formant un patchwork végétal luxuriant sur les pentes et les vallées. Bien que ces thés soient mondialement reconnus, leur production annuelle reste modeste, ne représentant qu’environ 1 % de la production totale de thé en Inde, dominée par le thé d’Assam.
Darjeeling se trouve à la frontière entre le Népal et le Bhoutan, au sud du Sikkim, une région du Bengale occidental qui côtoie les contreforts himalayens. Les voyageurs se rendent généralement dans la ville du même nom, enrichie par des monastères et des réserves naturelles qui ajoutent une dimension spirituelle et écologique à cette destination enchanteresse.
Des panneaux de signalisation guident les visiteurs sur les routes sinueuses qui mènent aux fameux villages du thé comme Ghoom, Kurseong ou encore Tiger Hill. Ce dernier, à une altitude de 2000 mètres et plus, il offre un point de vue inoubliable sur le lever du soleil sur le Kanchenjunga, le troisième sommet le plus élevé de l’Himalaya.
Le climat à Darjeeling est aussi varié que son relief. Les hivers sont froids et durables, tandis que les mois d’été, d’avril à juin, offrent des moments de douceur sous un ciel ensoleillé. Les pluies de mousson viennent ensuite rafraîchir l’atmosphère.
La diversité climatique se reflète aussi dans la flore locale, qui varie selon l’altitude : des forêts tropicales aux forêts alpines de haute montagne. Ces écosystèmes contribuent à la richesse biologique de la région.
Où sont produits les thés de Darjeeling ?
Darjeeling signifie « pays des orages » en langue tibétaine. En effet, la région du Bengale-Occidental qui abrite la ville de Darjeeling, est située dans une région où les pluies torrentielles sont courantes, à flanc de montagne.
Darjeeling est donc une ville localisée sur les pentes de l’Himalaya, à plus de deux mille mètres d’altitude. Vous pouvez la visiter et en profiter pour prendre le Toy Train de la compagnie Himalayan Railway, bucolique et pittoresque.
Chaque jardin de thé possède un nom et fonctionne de façon autonome avec ses plantations et généralement son usine de production. Les Darjeeling les plus célèbres sont Makaibari, Ambootia, Singbulli, Tumsong…
Pourquoi le thé Darjeeling est-il si réputé ?
Le Darjeeling est souvent surnommé le « champagne des thés ». C’est en raison des ses arômes de fruits mûrs, sa robe ambrée et de son goût facilement identifiable car très caractéristique. Comme le Champagne, c’est une boisson au goût léger et tonique qui est le fruit d’un savoir-faire ancestral.
Les anglais parlent de sa saveur « moskatel » car il leurs évoque l’arôme des vins liquoreux élaborés à partir de muscat. Cet arôme caractéristique du thé Darjeeling s’explique par la présence d’un insecte appelé Cicadelle verte (Edwardsiana Flavescens) qui mange les feuilles des théiers, provoquant une réaction biochimique qui donne, lors de l’oxydation du thé, des arômes caractéristiques.
Tout d’abord, le thé Darjeeling est produit en altitude de 750 à 2300 mètres, avec des pluies fréquentes, une alternance de soleil et de brumes. Le sol est parfaitement bien drainé de par sa composition. Des conditions idéales tout simplement.
Les cueilleuses et les cueilleurs de thé, sont formés pour ne choisir que les meilleures feuilles de thé, à savoir les deux dernières pousses et le bourgeon
Et ceci explique pour le thé Darjeeling est aussi plus chers que les autres en moyenne. Les rendements sont faibles. Ils faut environ 22.000 pousses pour produire une tonne de Darjeeling.
Un terroir exceptionnel pour la culture du thé
Revenons sur le terroir de Darjeeling , véritablement exceptionnel et qui confère à ce thé des caractéristiques inégalées. En effet, la combinaison unique de son climat et de sa géographie crée des conditions idéales pour la culture du thé.
Le sol, bien drainé et légèrement acide, se révèle parfait pour ancrer les buissons de thé sur les pentes abruptes des vallées de Darjeeling. Les conditions de haute montagne procurent un air pur et peu dense, qui a pour effet de ralentir la maturation des feuilles.
Le résultat ? Des récoltes plus petites, mais d’une qualité incomparable par rapport aux thés cultivés en basse altitude et dans des climats plus clément.
À mesure que l’on grimpe les pentes de Darjeeling, l’inclinaison devient vertigineuse, atteignant soixante à soixante-dix degrés. Cette géographie complexe rend le processus de plantation et de cueillette particulièrement exigeant.
Des conditions de culture complexes et un rendement assez faible
Dans les jardins de thé de Darjeeling, on retrouve un mélange de variétés de Camellia sinensis, tant chinoises qu’indiennes. La proportion de chaque variété peut varier, mais les meilleurs arômes et saveurs sont obtenus à partir des théiers d’origine chinoise, qui semblent s’adapter parfaitement aux conditions difficiles de haute altitude.
Le théier chinois est plus petit que son homologue indien, le buisson d’Assam, et produit des feuilles plus fines et délicates.
La taille des feuilles influence la quantité nécessaire pour produire un kilo de thé. Par exemple, un kilo de jeunes bourgeons est plus compact et dense qu’un kilo de feuilles plus grandes et plus fraîches.
Pour obtenir le même poids de thé, il faut presque deux fois plus de feuilles issues des théiers chinois que de leurs comparses indiens.
À titre d’anecdote, un kilo de thé de Darjeeling contient plus de 20 000 feuilles. En outre, il est assez courant qu’un théier à Darjeeling ne produise que 100 à 120 grammes de thé par an.
Ce rendement relativement faible se traduit par des coûts de production plus élevés par kilo de thé. Ce phénomène est universel pour le thé issu de la variété de théier chinoise, mais il atteint des extrêmes à Darjeeling en raison des contraintes géographiques.
Certains domaines de thé en basse altitude de Darjeeling préfèrent le buisson d’Assam pour son taux de croissance plus rapide et ses récoltes abondantes. Sa robustesse et son rendement élevé en font un choix de plus en plus populaire pour les nouveaux jardins en cours de replantation.
➤ Si vous souhaitez en savoir plus sur sur la culture du thé lisez notre article sur les théiers
Un thé haut-de-gamme et des processus de fabrication minutieux
Darjeeling ne peut pas rivaliser en volume avec des régions théières comme Assam, mais ce qu’il perd en quantité, il le gagne en qualité.
Les producteurs de thé de Darjeeling ont la possibilité de perfectionner la saveur de chaque lot grâce à un processus méticuleux de flétrissage et d’oxydation. Chaque lot de feuilles fraîchement cueillies est traité en utilisant une variation de la technique standard, adaptée aux conditions météorologiques et à l’état des feuilles.
Chaque récolte quotidienne provient d’une section différente du jardin et est donc emballée séparément, étiquetée comme une origine unique. Cela crée une sorte de personnalité pour chaque lot de thé, une particularité qui ne peut pas être répliquée.
La cueillette est principalement effectuée par des femmes, dont les saris éclatants ajoutent une vivacité aux paysages des jardins de thé.
Traditionnellement, ce sont les hommes qui s’occupent de la transformation des feuilles dans les usines. Environ 67 000 personnes travaillent dans la région, soit à l’année, soit saisonnièrement, et il n’est pas rare que des familles entières soient employées dans les plantations.
Chaque domaine a sa propre usine de traitement du thé, et beaucoup d’entre eux sont certifiés biologiques ou utilisent des méthodes de culture durables. Cela contribue à la réputation de Darjeeling comme producteur de thés de qualité supérieure, tout en respectant des pratiques environnementales saines.
Une reproduction des théiers sous haute surveillance
Dans les plantations modernes de Darjeeling, l’usage des graines pour planter de nouveaux buissons de thé a été largement remplacé par des techniques plus sophistiquées. Les pépinières des domaines utilisent désormais des greffes ou des variétés clonales, mieux adaptées aux fluctuations climatiques.
En fait, les plantations sont généralement composées d’un mélange de plusieurs types de théiers (boutures, graines, différentes variétés et cultivars…) pour réduire le risque d’une destruction totale du jardin en cas d’une attaque de parasites.
En parallèle, de nombreux domaines de thé à Darjeeling ont adopté des méthodes agricoles écologiques, s’inspirant des principes biodynamiques de Rudolf Steiner. L’usage de pesticides artificiels et d’engrais chimiques a été délaissé au profit d’options plus naturelles.
On utilise des plantes locales pour la lutte antiparasitaire et des engrais naturels comme le fumier de vache pour enrichir le sol. Si cela se traduit par un rendement moindre, il compense par une qualité gustative supérieure.
Les saisons de récolte du thé Darjeeling
Darjeeling vit au rythme de saisons bien marquées qui influencent grandement la qualité et le goût de ses thés.
La haute altitude de la région plonge les buissons de thé dans un hiver rigoureux, les mettant en dormance pour plusieurs mois. Puis arrive le printemps, effaçant les derniers souffles de l’hiver, et les buissons de thé se réveillent.
La nouvelle saison de récolte démarre vers février ou début mars, déclenchant une ruée chez les connaisseurs qui attendent ces précieuses feuilles. Les thés de cette première récolte sont légers et parfumés, cueillis tous les quatre à sept jours jusqu’à mi-avril.
Mai annonce la deuxième récolte. Les feuilles sont plus grandes, plus mûres et moins tendres. C’est le moment où le thé délivre son fameux “muscate”, cette saveur sèche et de cassis qui fait la réputation de Darjeeling.
Puis, l’été apporte avec lui la saison des moussons, qui s’étend de fin juin à octobre. Le thé cueilli pendant cette période est plus robuste en saveur mais moins subtil. Les thés de mousson sont souvent vendus en tant que Darjeeling générique, sans mention du domaine d’origine.
Enfin, d’octobre à novembre, la dernière récolte d’automne voit le jour. Ces thés sont riches, doux et ronds en bouche. Certains vous diront qu’ils préfèrent le Darjeeling de première récolte, d’autres voteront pour le deuxième. En réalité, chaque récolte a sa propre signature, son propre charme.
Darjeeling : une marque protégée
Formée en 1983 par les propriétaires des jardins de thé, cette association dédiée à Darjeeling a su créer une véritable plateforme pour non seulement développer et promouvoir le thé Darjeeling, mais aussi protéger son identité au niveau mondial.
Si vous cherchez la crème de la crème, optez pour un Darjeeling spécifique à un domaine et d’une récolte saisonnière donnée. Par exemple, un Jungpana, Darjeeling de première récolte, vous donnera une idée précise du jardin et de la période de l’année d’où il provient.
Quant au thé récolté lors des pluies estivales, moins raffiné, il se retrouve souvent dans des mélanges plus abordables de Darjeeling. Seuls les thés provenant de jardins situés dans les zones géographiquement définies de Darjeeling ont le privilège de porter le logo vert circulaire, gage de pureté à 100 %.
Malgré une demande mondiale en hausse, la production peine à suivre. Les meilleures années, le thé Darjeeling ne compte que pour moins de 1 % de toute la production de thé en Inde.
La guerre contre les faux Darjeeling est ouverte
Des milliers de tonnes de thé estampillé Darjeeling sont en fait produits de l’autre côté de la frontière, au Népal. Ces thés ressemblent dans leur mode de production et au niveau organoleptique au vrai Darjeeling mais ils n’en ont pas la certification… ni le prix. Ils sont en moyenne 2 fois moins cher.
L’Europe avait déjà pris les devants sur ce problème en instaurant un Indicateur Géographique. Les grossistes doivent fournir une tracabilité complète de leur thé issu de l’un des 87 jardins de thé de Darjeeling. Impossible de couper du vrai Darjeeling avec du thé du Népal comme cela était malheureusement autorisé avant. Tant mieux.
Pour lutter contre ce type de fraude à l’échelle mondiale, le Tea Bord of India demande maintenant aux négociants en Darjeeling du Bengal d’acheter une licence exclusive. Des contrôles inopinés sont effectués avec amende à la clef : un paquet vendu comme du Darjeeling doit contenir 100% de thé d’origine du terroir Darjeeling, un point c’est tout.
Comment bien choisir son thé Darjeeling en 4 questions
Faites confiance aux jardins de thé de Darjeeling les plus connus
La culture du thé en Inde remonte au 19e siècle. Robert Fortune, botaniste britannique employé par la Compagnie britannique des Indes orientales y introduit 20 000 pieds de théiers, principalement en Assam et Darjeeling.
Certains jardins jouissent d’une grande réputation par la qualité de leur production. A Darjeeling, on cherche à produire en qualité et pas en quantité. Aussi, la réputation d’un jardin est bien souvent proportionnelle à la qualité de ses thés. D’ailleurs, les producteurs n’hésitent pas à faire visiter leur usines et leurs champs car ils en sont fiers et n’ont rien à cacher si ce n’est un travail acharné pour réussir.
Il faut savoir que les jardins appartiennent tous à l’Etat du Bengale, qui loue ensuite leur terrains à des opérateurs privés pour un bail de 30 ans renouvelable. Les producteurs doivent se conformer à la réglementation pour préserver la qualité du Darjeeling.
Notre sélection de thés de Darjeeling
- Darjeeling FTGFOP1 Tumsong7,85 €
- Darjeeling FTGFOP1 Nagri Farm8,00 €
- Darjeeling FTGFOP1 Namring6,13 €
- Darjeeling de printemps6,19 €
Quelques jardins notables
Makaibari fut la première exploitation de thé Darjeeling à avoir obtenu une certification Bio pour ses 250 hectares de plantation. Les engrais du jardin de Makaibari sont issus du compost. Vous pouvez le visiter si vous vous y rendez. Rajah Banerjee, arrière-petit-fils du fondateur de Makaibari, dirige le jardin depuis 1991.
L’un des jardins le plus réputés, le plus haut-de-gamme et le plus anciens de Darjeeling est le Castleton, situé dans le Kurseong nord à une altitude située entre 1000 m et 2000 m. Sa création date du 19ème siècle.
Un autre jardin bien connu des amateurs de bon thé est le Darjeeling Gopaldhara, cultivé entre 1700 et 2200m et récolté un mois après les autres thés en raison du froid lié à cette haute altitude.
Parmi les jardins célèbres, citons le Phuguri, le Namring, le Rohini, Puttabong, Jungpana, Chamong, Ging, Pussimbing, Nagri Farm… et plus de 90 autres.
Mais attention le nom du jardin n’est pas une garantie de qualité systématique. IL y a de bonnes années et de moins bonnes pou des raison météorologiques.. ou sociales et sanitaires comme en ce moment avec la crise du Covid. Un jardin prestigieux peut proposer un millésime moins bons en raison de nombreux aléas.
Conseil 2 : prêtez attention à la saison du thé Darjeeling
Un même théier va être récolté plusieurs fois chaque année. Chaque récolte est différente en qualité.
La première récolte dite de printemps, souvent appelée First Flush, va de mars à avril.
C’est la plus prisée car après une période de dormance en hiver, les jeunes pousses sont gorgées de nutriments qui donnent un goût exceptionnel au thé. Sauf mention contraire, acheter un Darjeeling de printemps, c’est acheter un thé du printemps dernier.
La récolte intermédiaire de mai à Juin est réputée pour sa qualité de non niveau. La feuille a une couleur pourpre. La liqueur est plus ronde, moelleuse.
La deuxième récolte dite d’été ou de mousson s’étend de Juillet à Septembre. C’est la moins qualitative. Elle est même souvent vendue à perte par les producteurs. C’est le Darjeeling qu’on retrouve dans des préparations comme le Earl Grey Darjeling ou des mélanges.
Enfin, la récolte d’automne s’étend d’Octobre à Novembre. C’est un thé délicat et sucré.
Conseil 3 : attention aux imitations
L’appellation Darjeeling est hélas souvent contrefaite. Preuve en est que la quantité de thé estampillé “Darjeeling” vendue chaque année dans le monde dépasse les 40 000 tonnes, alors que la production annuelle officielle de l’ensemble des jardins de thé de Darjeeling se situe entre 8 et 11 000 tonnes.
Des milliers de tonnes de faux Darjeeling sont en fait produits au Népal. Ils sont certes proches en terme de goût et d’apparence mais ils ne sont pas au niveau de vrais Darjeeling.. et ils sont surtout deux fois moins chers.
L’Europe a instauré un Indicateur Géographique qui impose aux grossistes de thé – pour la plupart allemands, de fournir une traçabilité complète de leur Darjeeling.
De son côté, le très puissant Tea Bord of India impose désormais aux négociants en Darjeeling d’acheter une licence exclusive. Des contrôles inopinés sont effectués avec amende à la clef : un paquet vendu comme du Darjeeling doit contenir 100% de thé d’origine Darjeeling.
Conseil 4 : prêtez attention au grade du thé que vous envisagez d’acheter
Le thé Darjeeling bénéficie d’un système de grade unique au monde. Plus le grade est élevé, plus le thé est de haute qualité.
Pour les feuilles entières, on trouve par ordre croissant de qualité. Par souci de simplification, voilà les plus fréquentes, celles que l’on rencontre le plus souvent en France :
- GFOP (Golden Flowery Orange Pekoe) : thé riche en bourgeons dorés ;
- TGFOP (Tippy Golden Flowery Orange Pekoe) : contient uniquement des bourgeons ;
- TGFOP 1 (Tippy Golden Flowery Orange Pekoe One) : thé TGFOP de grande qualité ;
- FTGFOP (Finest Tippy Golden Flowery Orange Pekoe) : thé TGFOP de très grande qualité ;
- FTGFOP1 (Finest Tippy Golden Flowery Orange Pekoe One) : thé d’une qualité exceptionnelle
- SFTGFOP (Special Finest Tippy Golden Flowery Orange Pekoe) : thé grand crû
- SFTGFOP 1 (Special Finest Tippy Golden Flowery Orange Pekoe One) : très grand crû
➤ En savoir plus sur les grades de thé noir
Les appellations DJ et EX
Utilisées pour compléter les grades de thés de Darjeeling, les appellations DJ et EX que vous pouvez rencontrer ont une signification précise.
La mention DJ correspond à un numéro de lot. En général, un numéro de lot est attribué tout les 100 kg de thés récoltés, parfois 10 Kg. Pour des récoltes spéciales du début de la récolte de printemps on aura par exemple le lot DJ1. Un lot d’automne peut atteindre 3 chiffres comme par exemple le DJ105.
La mention EX permet d’ajouter des mentions particulières, par exemple pour des mini-récoltes de quelques kilos antérieures à la récolte DJ1. Ce label permet aussi de séparer une récolte par zone , par exemple selon que le thé est récolté sur l’adret ou l’ubac d’une vallée.
Comment est fabriqué un Darjeeling ?
De l’arbuste à la tasse, des étapes clefs transforment la petite feuille verte en une belle infusion ambrée.
La fabrication du Darjeeling se décompose en 4 étape principales :
- Le flétrissage : les feuilles fraichement récoltées sont séchées jusqu’à atteindre un taux d’humidité d’environ 50%. Ce flétrissage est réalisé au moyen de grandes grilles horizontales en dessous desquelles passe un courant d’air chaud à 25°C. Les feuilles sont généralement retournées et remuées pendant 24 heures.
- Le roulage : les feuilles sont ensuite roulées afin d’en extraire les huiles essentielles. Cette étape est généralement réalisée au moyen d’une machine mais aussi encore à la main pour les plus grand crûs.
- L’oxydation : c’est un processus très contrôlé qui commence dès la récolte des feuilles et s’accélère lorsque qu’elles sont roulées, écrasée ou coupée selon le mode de fabrication. C’est à cette étape que le thé obtient sa couleur noire ou brune.
- Le fixage (torréfaction) : l’oxydation est interrompue par l’exposition à une source de chaleur brève qui stoppe les enzymes responsables des transformations. Le thé noir est alors prêt à être trié et emballé.
➤ Retrouvez nos explications détaillées sur la fabrication des thés noirs
Histoire du thé Darjeeling
En 1835, les Anglais décident de créer un havre de paix. Et où mieux qu’à Darjeeling, ce coin retiré du Bengale occidental ? Imaginez : un sanatorium pour les familles militaires, de l’air pur, une altitude à couper le souffle et un nom qui chante ! Car oui, les moines bouddhistes tibétains qui occupaient ces terres avaient baptisé l’endroit “Dorje-ling”, en hommage au Dorje, cet objet rituel qui symbolise éternité et force. Avec une vue imprenable sur les sommets himalayens, c’est peu dire que cet endroit avait un côté magique pour les Tibétains.
Le Dr A. Campbell qui y résidait avait tenté de mettre un peu de son Angleterre natale en terre, avec un jardin de fleurs, mais sans grand succès. Par contre, quand il s’est mis au thé, là, le succès fut au rendez-vous! Grâce à quelques graines qu’il avait récupérées du gouverneur général de l’Inde à Calcutta, il a fait pousser ses premiers buissons de thé.
Puis, d’autres Britanniques ont suivi le mouvement. Et voilà qu’en 1856, Darjeeling est devenu le terrain d’expérimentation rêvé pour la culture du thé. Pourquoi ? Parce que les buissons de thé étaient totalement en phase avec l’altitude, l’air frais, la pluie généreuse, le soleil doré et la verdure luxuriante de ce terroir exceptionnel. Les théiers avaient trouvé leur paradis personnel.
À l’époque, Darjeeling était peuplé de moins de cent habitants. Pour transformer ce joyau naturel en véritable centre de production de thé, des travailleurs ont été recrutés du Népal et du nord du Sikkim. Leur mission ? Débroussailler les jungles, établir des routes, aménager les collines et construire des usines sommaires pour la transformation du thé.
Les Anglais, quant à eux, ont envoyé davantage de main-d’œuvre, y compris leurs familles, pour cultiver les jardins de thé en expansion. Il n’y avait pas de feuille de route pour réussir dans cette aventure, surtout dans les conditions difficiles de l’Himalaya. Les pionniers ont donc dû puiser dans leur propre résilience pour établir l’industrie du thé.
En 1866, la transformation était en marche : le nombre de jardins de thé avait grimpé à trente-neuf. Plusieurs jardins aujourd’hui célèbres, comme Ambootia, Badamtam et Singell, ont vu le jour.
En 1881, la population avait explosé, passant à plus de 90 000 habitants, et plus de 100 jardins de thé étaient en opération. Les améliorations n’ont pas cessé, avec des routes de meilleure qualité et des usines plus modernes.
Cependant, le paysage a changé récemment. Le nombre de jardins dans les sept vallées de Darjeeling est passé de quatre-vingt-six à environ soixante-quinze, en raison de fermetures et de réorganisations diverses.
Actuellement, environ 20 000 hectares sont cultivés en jardins de thé, ce qui, comparativement à d’autres régions plus plates et moins élevées, fait de chaque jardin de Darjeeling une petite entreprise.
Principaux jardins de Darjeeling par vallée
- Darjeeling ouest
- Arya
- Chongtong
- Dooteriah
- Kalej Valley
- Lingia
- Marybong
- Mim
- Orange Valley
- Pussimbing
- Risheehat
- Rungmook & Cedars
- Tumsong
- Darjeeling est
- Badamtam
- Bannock-burn
- Barnesbeg
- Ging
- Glenburn
- Happy Valley
- North Tukvar
- Pandam
- Phoobsering
- Rangaroon
- Rungneet
- Singtom
- Tukvar
- Vah Tukvar
- Kurseong Nord
- Ambootia
- Balasun
- Dilaram
- Margaret’s Hope
- Monteviot
- Moondakotee
- Oaks
- Ringtong
- Singell
- Springside
- Kurseong Sud
- Castleton
- Gidhapahar
- Goomtee
- Jogmaya
- Jungpana
- Longview
- Mahalderam
- Makaibari
- Nurbong
- Selim Hill
- Seepoydhura
- Sivitar
- Tindharia
- Mirik valley
- Gayabari
- Gopaldhara
- Okayti
- Phuguri
- Seeyok
- Singbulli
- Soureni
- Thurbo
- Rungbong Valley
- Avongrove
- Chamong
- Dhajea
- Nagri
- Nagri Farm
- Selimbong
- Sungma
Un livre gratuit sur la culture du thé en Inde
Avis aux amateurs, Claud Bald a publié, en 1908, la seconde édition d’un intéressant livre intitulé « Indian Tea : Its Culture and Manufacture », un ouvrage sur la culture et la production de thé en Inde. Le livre, plus tout jeune mais vraiment passionnant, est disponible gratuitement ici.
Les premiers chapitres présentent les détails sur la création des premières plantations théicoles en Inde et les origines des théiers indiens. Sont également cités dans le livre, les différentes étapes de culture et de production de thé, telles que la préparation et le traitement des terres avant la semence, les routes du thé en Inde, l’extension des plantations et la gestion des forêts face à ces extensions, l’importation des graines de thé, la cueillette et le tri des feuilles de thé, le processus de flétrissage, le roulage, la fermentation, et les différentes méthodes de séchage. Bref, c’est très complet.
On y trouve aussi des explications dur les conditions définissant les qualités d’un thé, les problèmes rencontrés dans les processus de culture théicole, les fléaux subis par les théiers, le renouvellement des vieux théiers, les plantations et les types de thé plantés dans les régions d’Assam et de Darjeeling.
Claud Bald explique ainsi qu’au XIXème siècle, les Britanniques, via la Compagnie des Indes Orientales, ont transformé la région d’Assam en « grenier à thé ». En outre, le thé de Darjeeling est déjà depuis le XIXe siècle l’un des plus appréciés des thés noirs.