Le thé Darjeeling est mondialement connu. Plus qu’une appellation, c’est un véritable terroir qu’il permet d’identifier. Le Darjeeling est un thé noir d’Inde au goût unique, produit en altitude et dans un environnement propice. Il n’existe pas un mais plusieurs Darjeeling différents, chaque jardin de thé produisant des thés particuliers.
Table des matières
Où sont produits les thés de Darjeeling ?
Darjeeling signifie « pays des orages » en langue tibétaine. En effet, la région du Bengale-Occidental qui abrite la ville de Darjeeling, est située dans une région où les pluies torrentielles sont courantes, à flanc de montagne.
Darjeeling est donc une ville localisée sur les pentes de l’Himalaya, à plus de deux mille mètres d’altitude. Vous pouvez la visiter et en profiter pour prendre le Toy Train de la compagnie Himalayan Railway, bucolique et pittoresque.
Chaque jardin de thé possède un nom et fonctionne de façon autonome avec ses plantations et généralement son usine de production. Les Darjeeling les plus célèbres sont Makaibari, Ambootia, Singbulli, Tumsong…

Village de Darjeeling par temps brumeux
Pourquoi le thé Darjeeling est-il si réputé ?
Le Darjeeling est souvent surnommé le « champagne des thés ». C’est en raison des ses arômes de fruits mûrs, sa robe ambrée et de son goût facilement identifiable car très caractéristique. Comme le Champagne, c’est une boisson au goût léger et tonique qui est le fruit d’un savoir-faire ancestral.
Les anglais parlent de sa saveur « moskatel » car il leurs évoque l’arôme des vins liquoreux élaborés à partir de muscat. Cet arôme caractéristique du thé Darjeeling s’explique par la présence d’un insecte appelé Cicadelle verte (Edwardsiana Flavescens) qui mange les feuilles des théiers, provoquant une réaction biochimique qui donne, lors de l’oxydation du thé, des arômes caractéristiques.
Tout d’abord, le thé Darjeeling est produit en altitude de 750 à 2300 mètres, avec des pluies fréquentes, une alternance de soleil et de brumes. Le sol est parfaitement bien drainé de par sa composition. Des conditions idéales tout simplement.
Les cueilleuses et les cueilleurs de thé, sont formés pour ne choisir que les meilleures feuilles de thé, à savoir les deux dernières pousses et le bourgeon
Et ceci explique pour le thé Darjeeling est aussi plus chers que les autres en moyenne. Les rendements sont faibles. Ils faut environ 22.000 pousses pour produire une tonne de Darjeeling.
Conseil 1 : faites confiance aux jardins de thé de Darjeeling les plus connus
La culture du thé en Inde remonte au 19e siècle. Robert Fortune, botaniste britannique employé par la Compagnie britannique des Indes orientales y introduit 20 000 pieds de théiers, principalement en Assam et Darjeeling.
Certains jardins jouissent d’une grande réputation par la qualité de leur production. A Darjeeling, on cherche à produire en qualité et pas en quantité. Aussi, la réputation d’un jardin est bien souvent proportionnelle à la qualité de ses thés. D’ailleurs, les producteurs n’hésitent pas à faire visiter leur usines et leurs champs car ils en sont fiers et n’ont rien à cacher si ce n’est un travail acharné pour réussir.
Il faut savoir que les jardins appartiennent tous à l’Etat du Bengale, qui loue ensuite leur terrains à des opérateurs privés pour un bail de 30 ans renouvelable. Les producteurs doivent se conformer à la réglementation pour préserver la qualité du Darjeeling.

Vue sur une colline en Inde du Nord
Quelques jardins notables
Makaibari fut la première exploitation de thé Darjeeling à avoir obtenu une certification Bio pour ses 250 hectares de plantation. Les engrais du jardin de Makaibari sont issus du compost. Vous pouvez le visiter si vous vous y rendez. Rajah Banerjee, arrière-petit-fils du fondateur de Makaibari, dirige le jardin depuis 1991.
L’un des jardins le plus réputés, le plus haut-de-gamme et le plus anciens de Darjeeling est le Castleton, situé dans le Kurseong nord à une altitude située entre 1000 m et 2000 m. Sa création date du 19ème siècle.
Un autre jardin bien connu des amateurs de bon thé est le Darjeeling Gopaldhara, cultivé entre 1700 et 2200m et récolté un mois après les autres thés en raison du froid lié à cette haute altitude.
Parmi les jardins célèbres, citons le Phuguri, le Namring, le Rohini, Puttabong, Jungpana, Chamong, Ging, Pussimbing, Nagri Farm… et plus de 90 autres.
Mais attention le nom du jardin n’est pas une garantie de qualité systématique. IL y a de bonnes années et de moins bonnes pou des raison météorologiques.. ou sociales et sanitaires comme en ce moment avec la crise du Covid. Un jardin prestigieux peut proposer un millésime moins bons en raison de nombreux aléas.

Thé Darjeeling à Tumsong
Conseil 2 : prêtez attention à la saison du thé Darjeeling
Un même théier va être récolté plusieurs fois chaque année. Chaque récolte est différente en qualité.
La première récolte dite de printemps, souvent appelée First Flush, va de mars à avril.
C’est la plus prisée car après une période de dormance en hiver, les jeunes pousses sont gorgées de nutriments qui donnent un goût exceptionnel au thé. Sauf mention contraire, acheter un Darjeeling de printemps, c’est acheter un thé du printemps dernier.
La récolte intermédiaire de mai à Juin est réputée pour sa qualité de non niveau. La feuille a une couleur pourpre. La liqueur est plus ronde, moelleuse.
La deuxième récolte dite d’été ou de mousson s’étend de Juillet à Septembre. C’est la moins qualitative. Elle est même souvent vendue à perte par les producteurs. C’est le Darjeeling qu’on retrouve dans des préparations comme le Earl Grey Darjeling ou des mélanges.
Enfin, la récolte d’automne s’étend d’Octobre à Novembre. C’est un thé délicat et sucré.
Conseil 3 : attention aux imitations
L’appellation Darjeeling est hélas souvent contrefaite. Preuve en est que la quantité de thé estampillé « Darjeeling » vendue chaque année dans le monde dépasse les 40 000 tonnes, alors que la production annuelle officielle de l’ensemble des jardins de thé de Darjeeling se situe entre 8 et 11 000 tonnes.
Des milliers de tonnes de faux Darjeeling sont en fait produits au Népal. Ils sont certes proches en terme de goût et d’apparence mais ils ne sont pas au niveau de vrais Darjeeling.. et ils sont surtout deux fois moins chers.
L’Europe a instauré un Indicateur Géographique qui impose aux grossistes de thé – pour la plupart allemands, de fournir une traçabilité complète de leur Darjeeling.
De son côté, le très puissant Tea Bord of India impose désormais aux négociants en Darjeeling d’acheter une licence exclusive. Des contrôles inopinés sont effectués avec amende à la clef : un paquet vendu comme du Darjeeling doit contenir 100% de thé d’origine Darjeeling.

Train « jouet » serpentant entre les plantations
Conseil 4 : comment bien choisir son Darjeeling ?
Le thé Darjeeling bénéficie d’un système de grade unique au monde. Plus le grade est élevé, plus le thé est de haute qualité.
Pour les feuilles entières, on trouve par ordre croissant de qualité. Par souci de simplification, voilà les plus fréquentes, celles que l’on rencontre le plus souvent en France :
GFOP (Golden Flowery Orange Pekoe) : thé riche en bourgeons dorés ;
TGFOP (Tippy Golden Flowery Orange Pekoe) : contient uniquement des bourgeons ;
TGFOP 1 (Tippy Golden Flowery Orange Pekoe One) : thé TGFOP de grande qualité ;
FTGFOP (Finest Tippy Golden Flowery Orange Pekoe) : thé TGFOP de très grande qualité ;
FTGFOP1 (Finest Tippy Golden Flowery Orange Pekoe One) : thé d’une qualité exceptionnelle
SFTGFOP (Special Finest Tippy Golden Flowery Orange Pekoe) : thé grand crû
SFTGFOP 1 (Special Finest Tippy Golden Flowery Orange Pekoe One) : très grand crû
En savoir plus sur les grades de thé noir
Les appellations DJ et EX
Utilisées pour compléter les grades de thés de Darjeeling, les appellations DJ et EX que vous pouvez rencontrer ont une signification précise.
La mention DJ correspond à un numéro de lot. En général, un numéro de lot est attribué tout les 100 kg de thés récoltés, parfois 10 Kg. Pour des récoltes spéciales du début de la récolte de printemps on aura par exemple le lot DJ1. Un lot d’automne peut atteindre 3 chiffres comme par exemple le DJ105.
La mention EX permet d’ajouter des mentions particulières, par exemple pour des mini-récoltes de quelques kilos antérieures à la récolte DJ1. Ce label permet aussi de séparer une récolte par zone , par exemple selon que le thé est récolté sur l’adret ou l’ubac d’une vallée.
Comment est fabriqué un Darjeeling ?
De l’arbuste à la tasse, des étapes clefs transforment la petite feuille verte en une belle infusion ambrée.
La fabrication du Darjeeling se décompose en 4 étape principales :
1- le flétrissage : les feuilles fraichement récoltées sont séchées jusqu’à atteindre un taux d’humidité d’environ 50%. Ce flétrissage est réalisé au moyen de grandes grilles horizontales en dessous desquelles passe un courant d’air chaud à 25°C. Les feuilles sont généralement retournées et remuées pendant 24 heures.
2- le roulage : les feuilles sont ensuite roulées afin d’en extraire les huiles essentielles. Cette étape est généralement réalisée au moyen d’une machine mais aussi encore à la main pour les plus grand crûs.
3- l’oxydation : c’est un processus très contrôlé qui commence dès la récolte des feuilles et s’accélère lorsque qu’elles sont roulées, écrasée ou coupée selon le mode de fabrication. C’est à cette étape que le thé obtient sa couleur noire ou brune.
4- le fixage : l’oxydation est interrompue par l’exposition à une source de chaleur brève qui stoppe les enzymes responsables des transformations. Le thé noir est alors prêt à être trié et emballé.
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