Le thé japonais et la radioactivité

par | 12 Mar 2016 | Thés du Japon

thé radioactif du Japon

Suite au tremblement de terre du 11 mars 2011 et aux problèmes de confinement à la station nucléaire de Fukushima, des rapports ont indiqué une réelle contamination radioactive de la nourriture japonaise. La question est de savoir jusqu’à quel point elle a affecté le thé que nous buvons aujourd’hui encore en France.

Quel danger pour le thé après Fukushima ?

Suite à la catastrophe de Fukushima, des isotopes radioactifs ont été libérés dans l’air. Principalement cesium-137, iode-131 et cesium-134). La plus grande partie de la contamination a été emportée en mer par le vent, mais les terres ont tout de même été contaminées.

La durée de vie médiane (à partir de laquelle sa quantité est réduire par deux) de l’iode est de 8 jours. Ce délais est bien sûr aujourd’hui largement passé. Pour le cesium, il en va autrement puisque sa durée de vie médiane est de 30 ans.

Le 9 mai 2016, un rapport préfectoral de Kanagawa indiquait que des échantillons de thé testés contiennent trop de cesium. La région concernée est située au sud de Tokyo. D’autres échantillons des préfectures de Chiba, Gunma, Ibaraki et Tochigi furent également testés à des niveaux trop élevés. La vente du thé de ces régions a été immédiatement suspendue.

En juin, la commercialisation de l’ensemble du thé produit dans les préfectures de l’est (Ibaraki, Chiba, Kanagawa et Tochigi) fut interrompue. Le gouvernement japonais  a appliqué des normes deux fois plus restrictives que celles de la FAO par précaution (500 Bq / kg contre 1000 Bq/kg). Ces régions sont toutefois des zones de production de thé mineures.

Radioactivité dans le thé de Shizuoka

La plus grande région productrice de thé du japon (40% de la production), Shizuoka, est située à 350 Km de Fukushima. Elle a été affectée de façons diverses par le phénomène. En juin de cette année, un lot de 167 kg de thé vert du japon est saisi à Roissy. Il contient un niveau de 1000 Bq/kg alors que la norme maximale autorisée en Europe est de 500 Bq/Kg.

Les mesures effectuées dans la seconde région productrice de thé du japon, Kagoshima sur l’ile de kyushu, montrent qu’elle n’a pas du tout été affectée en raison de son éloignement.

Quelle radioactivité dans votre tasse de thé ?

Des tests menés indiquent que le quantité d’éléments radioactifs susceptibles de passer dans l’eau se situe entre 2% et 16% selon le type de thé, la température de l’eau etc…

Le Ministère de la Santé japonais procède de son côté à des tests réguliers. Il est possible de les consulter en ligne ici. Les niveaux de radioactivité détectés n’excèdent jamais 161 Bq/Kg. Des résultats bien moindre que ceux détectés en France sur le lot en provenance de Shizuoka donc.

En résumé

Les thés de la région de Uji et des préfectures de Yame, Kumamoto, Miyazaki et Kagoshima n’ont jamais été testé à des niveaux anormaux. La plupart des thés de Shizuoka contiennent encore du cesium mais à des niveaux 4 fois moindre que la limite autorisée en France.

De façon globale le thé importé du japon est donc sain et sans risque pour la santé. Des contrôles douaniers sont effectués de façon systématique sur les végétaux en provenance de la préfecture de Shizuoka, sans alerte depuis celle de Roissy.

Guillaume Devaux

A propos de l'auteur

Guillaume Devaux est le fondateur du Paradis du Thé et formateur au Conservatoire National des Arts et Métiers. Il est par ailleurs rédacteur spécialisé dans le domaine de la santé et du développement personnel depuis plus de 20 ans. Il collabore régulièrement avec des médecins, kinésithérapeutes et hypnothérapeutes pour développer une vision globale du bien-être.

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