Arte a diffusé une émission de la série « le dessous des cartes » consacrée au cacao. Ce documentaire d’un petit format de 10 minutes pose la question de la pérennité de la culture du cacao soumise à différentes contraintes.
Le cacao est originaire du nord de l’Amérique du sud. Utilisé par les tribus locales depuis longtemps comme moyen de paiement ou comme boisson, il est ensuite découvert par Christophe Collomb en 1502 puis rapporté en Europe quelques décennies plus tard.
Très vite, les grandes puissances coloniales (France, Espagne, Royaume-Uni, Pays-Bas notamment) exportent et développent la production dans d’autres pays : Madagascar, Sri Lanka, les Antilles, en Asie etc…
➤ Voir aussi l’article : Quand le cacao renaît de ses cendres en Martinique
Aujourd’hui, les principaux producteurs de cacao sont situés entre les 2 tropiques, là où le climat s’y prête. En 2010-2011, la Côté d’Ivoire et le Ghana représentent 60% de la production mondiale.
A l’opposée, les consommateurs sont surtout situés dans les pays du nord : Europe et Etats-Unis. Mais il est notable que les pays émergents en consomment de plus en plus. Entre 2009 et 2013, la consommation de cacao a ainsi augmenté de 75% en Chine, de 80% en Inde, de 23% au Brésil alors qu’elle n’augmentait « que » de 9% aux Etats-Unis. Résultat : la demande en cacao est de plus en plus forte et cette augmentation se fait de façon assez brutale.
Pour y faire face, on estime à 5,5 million le nombre de petits producteurs. Ils revendent leur fèves de cacao à des intermédiaires qui les rassemblent puis les envoient à des industriels du nord qui les transforment en poudre, beurre etc… avant de revendre cette matière première aux industriels de la grande consommation qui en font des produits finis.
Ces quelques industriels tiennent les rênes du marché et imposent leurs conditions aux petits producteurs. On estime que ceux ci ne touchent que 6% sur le prix d’une tablette de chocolat par exemple.
Résultat : les producteurs de cacao de Côte d’Ivoire ne gagnent que 0,5 dollars/jour, c’est en dessous du seuil de pauvreté.
Les cours du cacao sont de surcroit très volatils. Sensibles aux crises politiques comme celle qui a frappé la Côte d’Ivoire en 2010 ou Ebola plus récemment lorsque le pays a dû fermer ses frontières pour éviter la propagation de la maladie.
L’avenir du cacao semble donc incertain pris en tenaille entre d’un côté une demande de plus en plus forte et de l’autre une production qui ne suit pas le rythme car pas assez rémunératrice pour les producteurs. Et pour couronner le tout, le changement climatique vient y ajouter son grain de sel. Les zones adaptés à la production vont sensiblement diminuer d’ici 15 ans.
➤ Lire aussi : Comment l’Equateur produit l’un des meilleurs cacao du monde en protégeant l’environnement
Pour éviter la pénurie de chocolat, le secteur doit donc s’adapter.
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