Le thé est le luxe le plus abordable… et probablement le plus sain pour la santé. Mais comment son prix est-il fixé ? Contrairement au café ou au blé dont on peut suivre les cours sur les places de marché mondiales, le thé n’est pas une denrée assez homogène (et tant mieux !!!) pour passer entre les mains des courtiers.
Comme tout produit, le prix du thé est déterminé par la rencontre d’une offre et d’une demande. De chaque côté, de nombreux facteurs entrent en ligne de compte.
Les facteurs qui influencent le prix de production du thé.
Le prix final que le consommateur doit payer pour acheter son thé dépend en premier lieu de son coût de production qui doit permettre de payer le producteur, ses charges, ses salariés et ses impôts.
Pour le producteur, le coût de fabrication du thé dépend de plusieurs facteurs :
La finesse de la récolte
Les thés composés uniquement de bourgeons sont plus chers que les thés composés de 2 ou 3 feuilles. Cela s’explique par le fait que pour la même surface de théiers plantés, la production est 3 à 4 fois moins importante en quantité alors que les coûts (entretien, récolte…) sont identiques. Mécaniquement, le prix unitaire de chaque kilo de bourgeons récolté est donc plus élevé.
Le mode de récolte du thé
De même, un thé récolté de façon mécanique permet également de réduire les coûts de main d’oeuvre et donc le coût final du thé (et souvent sa qualité mais c’est un autre sujet). Un thé récolté manuellement par des cueilleurs professionnels sera plus cher.
L’altitude et la difficulté d’accès à la plantation
En règle générale, plus le théicole est élevé plus le coût de transport du thé augmente. Les voies de circulation sont souvent en mauvais état (précipitation, humidité, éboulement de terrain…) ce qui ralenti d’autant la livraison. De plus en altitude, la cueillette est également plus lente en terrain accidenté qu’en terrain plat pour des raisons de praticité.
Le type de cultivar et le type de production
Certains cultivars de thé sont bien plus productifs que d’autres. Ainsi le cultivar Benshan peut produire 25% de feuilles en plus que Tieguanyin. La productivité étant meilleure, le thé revient donc moins cher à l’hectare. De même, un thé bio sera aussi plus onéreux qu’un thé conventionnel.
Le coût du travail local
il dépend de la province et du pays. Ainsi, en Chine, l’heure de main d’oeuvre est bien moins chère dans la région de Guizhou que dans le Guangdong ou le Zhejiang. A l’extrême inverse, les thés du Japon sont souvent plus onéreux car le salaire horaire correspond au taux de celui d’un pays développé.
Les facteurs qui influencent le coût de commercialisation du thé
Une fois le thé produit, il faut maintenant le commercialiser c’est à dire le packager, le transporter, contrôler sa qualité…
Coût du transport
Bien sûr, une fois produit, le thé doit être transporté vers sa zone de consommation. En général par bateau ou par avion pour des thés primeurs. Ce coût à tendance à augmenter énormément ces dernières années en raison de la hausse du coût du pétrole.
Droits de douane et contrôle qualité
Une fois arrivée en France, il faut s’acquitter de droits de douane et des divers taxes à l’importation (plus frais de dossier). Le thé est ensuite contrôlé pour en vérifier sa qualité.
Stockage et mise en sachet
Enfin le thé devra être stocké dans un entrepôt, ce qui revient également de plus en plus cher en raison de la pression foncière des dernière années. Vient ensuite le coût d’ensachage et de conservation dans un atelier ou une boutique.
Enfin le marchand appliquera sa marge nécessaire à payer les salaires, les taxes diverses, ses charges (eau, électricité, loyers…) et ses investissements.
La notoriété du thé influence aussi son prix
Certains thés bénéficient d’une grande réputation tandis que d’autres sont bien moins connus. Bien sûr, cette notoriété ne reflète pas la qualité intrinsèque du thé mais plutôt des goûts à un instant T. Un exemple concret et parlant : au cours des 20 dernières années, on a assisté à une véritable passion pour les thés des Hautes Montagnes de Taiwan.
Plus la montagne était haute, plus le thé était demandé bien que la plupart des plantations de Taiwan utilisent les mêmes techniques de production et les mêmes cultivars (surtout le Qingxin). Par ordre de préférence les thés de Alishan prévalaient sur ceux de Shan Lin Xi eux même jugés meilleurs que ceux de Lishan, eux même plus demandé que ceux de Dayuling.
Comment nous réduisons les prix de nos thés
Pour proposer du thé de qualité au meilleur prix, nous avons élaboré une stratégie simple et effiace.
1- Réduire les intermédiaires au maximum
Moins il y a d’intermédiaires entre le producteur et le distributeur, moins le thé sera cher. Nous avons lié des contacts avec des acheteurs spécialisés pour chaque pays qui se chargent de négocier les prix et quantité que nous recevrons.
2- Réduire les coûts de fonctionnement
C’est le principal avantage d’internet. Ce mode de commercialisation nous permet d’avoir un grand choix de thés sans payer de loyer plus important.
Nous sommes propriétaire de notre entrepôt ce qui nous permet de réaliser de substantielles économies. Nous n’avons presque pas de frais de publicité car nous vendons surtout par le bouche à oreille.
3- Acheter à terme
Il est possible d’acheter du thé avant que la récolte ne soit produite. Cela revient à faire un pari sur la qualité future. Avantage : cela tranquillise le producteur qui travaille mieux et peut réaliser les investissement nécessaire pour lui-même baisser ses couts et améliorer sans cesse la qualité de ses thés.
La structure de coût du thé
Dans le détail, quand vous achetez pour 10 euros de thé dans une boutique, vous payez en fait :
- le producteur : 2,5 €
- les transporteurs : 0,5 €
- les intermédiaires (grossistes, négociants…) : 3,5 €
- les taxes diverses (TVA, douane etc…) : 1 €
- le distributeur local : 2,5 € (et dons ses salariés et ses charges)
Le thé est-il vraiment cher ?
Si le thé est la seconde boisson la plus bue au monde, ce n’est pas un hasard. C’est aussi parce que son coût n’est en fait pas si élevé que ça.
Rapide calcul.
100 grammes de thé vendu 5 euros permettent de faire environ 10 litres de thé.
Cela correspond donc à 50 centimes par litre de boisson !
A titre de comparaison :
- un cola coûte 1 euro par litre.
- un litre de lait coute également 1 euro du litre
Boire du thé est en fait un plaisir sain, bénéfique pour la santé et très peu cher.
On trouve de très bons thés à partir de 5 euros pour 100 grammes.