Au Yunnan, la guerre entre le thé et le café ne fait que commencer

par | 15 Août 2014 | Autour du thé

Grains de café

Les jours du thé sont peut-être comptés. En effet, les Chinois sont assoiffés… de café. Les ventes ont progressé de 9% en 2013 pour un petit pactole de 500 millions d’Euros.

Le café va t’il remplacer le thé dans le coeur des chinois ?

Au cours de la dernière décennie, le gouvernement chinois a largement incité les cultivateurs du Yunnan à troquer leurs plantations de thé pour du café. Et la tendance va en s’accélérant puisque la Chine va investir 400 millions d’euros au cours des 10 prochaines années en faveur du développement du café. Objectif : passer d’une production de 30.000 tonnes à 200.000 tonnes.

Raison de ce retournement : le prix du café plus élevé qui permet permet une culture bien plus rentable. De plus le café est côté sur le marché ce qui offre une meilleure visibilité sur les revenus futurs par le biais d’instruments financiers.

Starbucks investit massivement en Chine

Starbucks, lui aussi, enfonce le clou. Au Yunnan toujours, l’entreprise a signé un partenariat avec le gouvernement pour y développer sa première plantation de café au monde. Cet arabica de bonne qualité vise en priorité le marché chinois mais aussi l’Europe et les Etats-Unis. Starbucks entend bien sécuriser son approvisionnement en café face à la rude concurrence mondiale.

Starbucks, qui possède déjà 400 espaces de vente en Chine, va également former les producteurs sur place. Les premiers grains seront récoltés d’ici 3 ans si tout se passe bien. Une usine de torréfaction est également prévue directement sur place, mais plus tard. Pour le moment, les grains seront acheminés aux Etats-Unis pour y être grillés.

Starbucks imite en cela Nestlé qui a déjà investi 300 millions d’Euros dans diverses plantations au Mexique et en Indonésie. Nestlé achète déjà du café au Yunnan depuis les années 80. Pour le moment, uniquement du café de qualité inférieure destinée à des préparations instantanées.

La guerre entre les géants de l’agroalimentaire ne fait que commencer au Yunnan. Le thé ne risque t’il pas d’en pâtir ? Les prix du thé de qualité ne risquent-ils pas d’augmenter ? La croissance chinoise portera de toute façon les producteurs de thé à mécaniser et rationaliser leur production sur le modèle du voisin japonais. Espérons que cela sera fait pour le mieux avec une hausse de la qualité gustative…

Guillaume Devaux

A propos de l'auteur

Guillaume Devaux est le fondateur du Paradis du Thé et formateur au Conservatoire National des Arts et Métiers. Il est par ailleurs rédacteur spécialisé dans le domaine de la santé et du développement personnel depuis plus de 20 ans. Il collabore régulièrement avec des médecins, kinésithérapeutes et hypnothérapeutes pour développer une vision globale du bien-être.

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