Quand Libé dézingue le matcha… sans aucun argument objectif

par | 14 Nov 2016 | Les coulisses de la boutique

Source foodies Feed

Lors de ma revue de presse théinée hebdomadaire, je suis tombé sur cet article du journal Libé : le thé matcha poudre pour les yeux.  L’auteur, Pierre Carrey, entend y dénoncer l’utilisation abusive du matcha à toutes les sauces (c’est le cas de le dire) puisque, il faut bien le reconnaitre, la délicate poudre de thé est devenue un met très à la mode.

L’article est relativement long mais finalement n’apporte que peu d’arguments à son moulin. Les voilà, du moins ce que j’en comprend.

1- le matcha c’est mal parceque c’est à la mode et que les restaurateurs en font un business.
Et l’auteur de rappeler que Pierre Hermé les utilisent pour élaborer des macarons au croustillant de sésame noir et Christophe Michalack en incorpore dans son roulé à la griotte. Que ce soit à la mode, ma foi, je n’y vois aucun mal. Que les restaurateurs en fassent leur beurre (NDLR : dingue le nombre d’expressions autour de la bouffe), je n’y vois rien de bien méchant. Ca a le mérite de créer un pont entre le Japon et la France, deux pays à la gastronomie riche et délicate et ça permet de sortir de la bouffe franco-française terroiro-terroirée.

2- Le matcha à « le goût de l’herbe » (sic) et/ou « d’algue amère » et ça n’apporte rien (re-sic)
Les goûts et les couleurs, comme dirait l’autre, ça ne discute pas. Si je devais limiter mes fiches de dégustations de thé à « goût d’herbe, goût de foin, goût d’algues » on tournerait vite en rond ceci dit. Alors non, le matcha n’a pas que un goût d’herbe, c’est tout de même plus subtil heureusement ! Et puis il y a 1000 matchas différents, donc « goût d’herbe » me semble un tantinet réducteur.

Le matcha n’apporte t’il rien aux recettes ? Peut-être qu’avec la forêt noire et sous la puissance du chocolat effectivement, c’est juste un argument commercial. Cependant, du chocolat blanc au matcha est un régal. Une vinaigrette au matcha n’est pas une vinaigrette normale. Un cheesecake au matcha non plus, le goût est très différent. Tout dépend peut-être du dosage. venez mangez chez moi, je claque LA DOSE de matcha si vous venez c’est promis !

3- Le matcha force les associations culinaires « ridicules »
Là j’ai envie de dire, qui ne tente rien, n’a rien ! Si un cuistot se contentait de faire cuire du steak frite on serait vite lassés. Alors quel bonheur que la cuisine française soit créative et essaye des innovations sans avoir froid aux yeux ! Un livre ancien un peu désuet dit « ne juge pas et tu ne seras pas jugé ». Chiche ! J’applique le principe à la cuisine créative au matcha et j’ai ainsi l’espoir d’être surpris, même si ce n’est qu’une fois sur 1000, c’est déjà fantastique.

Et sur ce, je vais aller me boire un bol de matcha !
(source de l’image Foodie Feed)

Guillaume Devaux

A propos de l'auteur

Guillaume Devaux est le fondateur du Paradis du Thé et formateur au Conservatoire National des Arts et Métiers. Il est par ailleurs rédacteur spécialisé dans le domaine de la santé et du développement personnel depuis plus de 20 ans. Il collabore régulièrement avec des médecins, kinésithérapeutes et hypnothérapeutes pour développer une vision globale du bien-être.

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