Peut-on souffrir d’une addiction au thé ?

4 Août 2017 | Thé et santé

Avez-vous l’impression d’avoir la tête dans le sac sans votre tasse de thé du matin ? Ou encore de souffrir d’un réel manque si vous tardez trop à boire votre shoot de caféine matinal ?

SI votre réponse est oui, alors peut-être que vous vous demandez si vous n’êtes pas en train de devenir accro au thé, comme à une drogue. La question mérite réflexion : une addiction au thé est-elle possible ?

Qu’est-ce qu’une addiction ?

D’un point de vue médical, une addiction est une dépendance à une substance (ou une activité). Le sujet se livre à son addiction, bien qu’il sache très bien qu’il perd sa liberté d’action.

L’OMS considère 7 critères pour savoir si un sujet est dépendant. Au moins 3 de ces critères doivent être avérés au cours de la dernière année pour qu’une addiction soit confirmée.

    1. Une envie compulsive d’utiliser une substance psychoactive
    2. difficultés à contrôler l’utilisation de la substance
    3. syndrome de sevrage physiologique quand le sujet diminue ou arrête la consommation d’une substance psychoactive
    4. effet de tolérance : le sujet a besoin d’une quantité plus importante de la substance pour obtenir l’effet désiré
    5. abandon progressif d’autres sources de plaisir et d’intérêts au profit de l’utilisation de la substance psychoactive
    6. augmentation du temps passé à se procurer la substance, la consommer, ou récupérer de ses effets.
    7. poursuite de la consommation de la substance malgré ces conséquences manifestement nocives.

Peut-on souffrir d’une addiction au thé au regard de ces 7 critères ?

Si on applique strictement la définition de l’OMS, la réponse est clairement non.
Il existe bien un syndrome de sevrage (3) et un effet de tolérance (4) liés à la caféine présente dans le thé mais ces 2 seul critères sont insuffisants.

On peut difficilement parler d’une envie compulsive (au point d’en perdre tout contrôle) ou d’un abandon d’autres sources de plaisir. Quant aux conséquences nocives, les études ont démontré qu’il faudrait boire plus de 100 tasses de thé pour un risque réel soit avéré.

Les effets du thé sur l’organisme sont ils assimilables à une drogue ?

Que se passe-t-il quand on cesse de boire du thé après un usage prolongé ? Des symptômes de sevrage peuvent survenir – maux de tête, léthargie et fatigue, irritabilité – chez ceux qui boivent plus d’une tasse de thé par jour. Ils se manifestent entre 12 et 24 heures après l’arrêt de la consommation puis atteignent un pic à 48 heures avant de disparaitre progressivement.

De nombreuses études chez l’homme ont permis de prouver le fait que la caféine n’est pas une drogue. Le sevrage à la caféine n’est pas un phénomène clinique significatif. La plupart des symptômes sont surtout psychologiques voire psychosomatiques.

➤ Voilà ce qui se passe dans votre corps quand vous buvez du thé

Pas une addiction mais tout de même une possible dépendance physique

On l’a vu, la consommation de thé ne peut pas s’apparenter à celle d’une drogue. L’addiction au thé n’est donc pas une pathologie avérée. Cependant, il peut exister une dépendance physique au thé (et à la caféine en règle générale) sans aller jusqu’à l’addiction donc.

La dépendance physique est un état dans lequel l’organisme assimile à son propre fonctionnement la présence d’un produit développant des troubles physiques en cas de manque. Typiquement, il pourrait s’agir du besoin de caféine pour le réveil du matin.

Cette dépendance physique résulte des mécanismes d’adaptation de l’organisme à une consommation prolongée et peut s’accompagner d’une accoutumance, c’est-à-dire la nécessité d’augmenter les doses pour éprouver un même effet.

➤ Lire aussi : Vous buvez trop de café ? Ce n’est pas de votre faute, c’est dans votre ADN.

Le thé comme support aux addictions comportementales

Les addictions comportementales (jeu vidéo, jeux d’argent et de hasard, travail… ) sont désormais bien établies par les études psychologique. Le thé et la caféine peuvent jouer un rôle dans ces addictions en permettant au sujet de se maintenir en éveil plus longtemps, afin de prolonger le comportement auquel il est psychologiquement contraint.

Vous pouvez donc boire votre tasse préférée, même plusieurs fois par jour sans craindre une éventuelle addiction au thé puisqu’une point de vue clinique elle n’est impossible. Attention toutefois à un éventuel phénomène de dépendance qui peut s’accompagner d’une sensation de sevrage léger en cas d’arrêt.

Guide thé et bien-être

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