Le prix du sucre est de plus en plus salé ! Il atteint même ces derniers jours des sommets inédits. En moyenne, un kilo de sucre coûte maintenant 1,30 €, contre 0,95 € en décembre de l’année dernière.
En une année depuis janvier 2022, le coût du sucre a grimpé de 45 %. Plus inquiétant, il a quasiment doublé depuis avril 2020. Cet épisode marque la fin d’une période de tarifs modérés depuis la réforme du marché sucrier européen en 2017.
Ce n’est pas une bonne nouvelle pour le portefeuille, déjà malmené par l’inflation généralisée. Mais, comme nous allons le voir, c’est aussi une opportunité de réduire notre consommation pour le bien de notre compte en banque et surtout celui de notre santé !
Pourquoi cette hausse du prix du sucre ?
L’explication majeure réside dans la situation au Brésil et en Inde, les deux plus grands producteurs mondiaux de sucre.
Au Brésil, des inondations sévères en 2022 ont dévasté les plantations de canne à sucre, réduisant significativement la production et influençant fortement le marché global, où le Brésil détient une part de 50 %. De plus, le pays a orienté ses efforts vers la production d’éthanol, destiné aux biocarburants. Les producteurs brésiliens privilégient donc les activités les plus lucratives, ce qui affecte sérieusement l’offre mondiale de sucre et les tarifs internationaux.
En Inde, 2023 est synonyme de diminution des quotas d’exportation, ce qui rétrécit encore l’offre et stimule la hausse des prix. De plus, des précipitations importantes ont perturbé les récoltes. L’état du Maharashtra, responsable d’un tiers de la production nationale, s’attend à produire un million de tonnes de moins que prévu. Selon l’association des moulins à sucre indiens, la production de la saison pourrait baisser de presque trois millions de tonnes.
L’impact du coût de l’énergie sur le sucre
En plus de l’influence des productions brésiliennes et indiennes, le coût croissant de l’énergie joue également un rôle dans le prix du sucre. Selon diverses coopératives, la facture énergétique est désormais la plus lourde. Le secteur sucrier, gourmand en énergie, subit les effets de la montée des prix du gaz, accentuée par le conflit en Ukraine. Le tarif du gaz a triplé ou quadruplé, affectant sensiblement cette industrie.
L’industrie doit aussi s’adapter à l’inflation des prix des engrais et des fertilisants, influençant le coût de traitement de produits comme la betterave. En France, la réglementation sur les néonicotinoïdes a évolué, ce qui va encore influencer son coût et son utilisation. L’élévation des coûts de transport, liée à l’inflation du prix des carburants, est un autre facteur. Les coûts pourraient ainsi continuer leur ascension en 2023.
Une inflation globale impactant les foyers
En dehors de la hausse du prix au kilo, l’élévation des tarifs du sucre touche aussi les ménages, car le sucre est un composant de nombreux produits industriels tels que les biscuits et les confitures, contribuant ainsi à l’inflation générale.
Pour mémoire, la France est largement dépendante des importations de sucre. Le prix du sucre dans le pays est donc étroitement lié aux cours mondiaux, qui ont atteint des sommets historiques et ne montrent pas de signes de réduction à moyen terme.
Pourquoi l’augmentation du coût du sucre peut être une opportunité ?
L’Anses met en évidence que le sucre en excès, en particulier sous sa forme liquide (telles que les sodas, nectars, jus de fruits concentrés, jus de fruits frais, smoothies, etc.) a des effets néfastes directs sur la santé, y compris l’augmentation du poids, du taux de triglycérides et du taux d’urée dans le sang. (1)
De plus, cela peut indirectement augmenter le risque de diabète de type 2 et certains types de cancer, des problèmes de santé publique critiques à l’heure actuelle (2).
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L’Agence préconise que les adultes limitent leur consommation à 100 g de sucres totaux par jour (excluant lactose et galactose) et à une seule boisson sucrée, en préférant les jus de fruits.
L’Anses recommande aussi un apport en “sucres libres” inférieur à 10 % de l’AET (soit 50 g pour un apport énergétique de 2000 kcal). La définition de “sucres libres” selon l’OMS inclut les sucres ajoutés ainsi que ceux présents naturellement dans les jus de fruits.
Actuellement, 20 à 30 % des Français consomment plus de sucre que la limite recommandée de 100 g/j (hors lactose et galactose).
Ainsi, la flambée des prix du sucre représente une opportunité pour réduire notre consommation, ce qui serait bénéfique pour notre santé et pour notre budget.
Par ailleurs, un récent sondage indique qu’une majorité de Français déclare être prête à payer 5 à 15% plus cher pour de la qualité et soutenir une plus juste rémunération de nos producteurs et agriculteurs. (3)
La hausse du prix du sucre est aussi une opportunité de soutenir la filière sucrière française aujourd’hui en grande difficulté (les usines ferment les unes après les autres) en privilégiant du sucre français quand cela l’utilisation de cet édulcorant est réellement indispensable.
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Comment réduire l’apport en sucres dans son alimentation ?
Restreignez les éléments alimentaires suivants :
- Les sodas : Une canette de 355 ml peut avoir jusqu’à 8 cuillères à café de sucre.
- Les jus de fruits : Ils ont des niveaux de sucre comparables à ceux des sodas. Privilégiez des fruits entiers ou en conserve sans ajouts de sucre.
- Confiseries et friandises : Tentez de modérer votre consommation de ces produits sucrés.
- Produits de pâtisserie : Ce groupe comprend les biscuits, gâteaux, et tartes, parmi d’autres. Ces aliments ont tendance à être saturés en sucre et en glucides transformés.
- Optez pour l’eau au lieu des sodas ou jus de fruits et évitez d’ajouter du sucre à vos boissons chaudes comme le café ou le thé.
- Dans vos recettes, substituez le sucre par d’autres aromates comme la cannelle, la muscade, l’extrait d’amande, la vanille, le gingembre ou encore le citron.
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Études citées
1- https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2012SA0186Ra.pdf
2- Paglia L. The sweet danger of added sugars. Eur J Paediatr Dent. 2019 Jun;20(2):89. doi: 10.23804/ejpd.2019.20.02.01. PMID: 31246081. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31246081/