Pour se développer à l’international et protéger un patrimoine culturel et commercial de grande valeur, la filière rooibos a pris conscience qu’elle devait s’organiser. L’obtention d’une Indication Géographique (IG) telle que définie par l’OMC fait partie de cette démarche volontariste de patrimonialisation. Le rooibos est désormais un savoir-faire reconnu et un produit de qualité.
Qu’est ce qu’une IG ?
Les Indications géographiques (IG) sont définies par l’OMC comme « l’identification d’un produit originaire d’une région d’un pays membres de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), et qui possède une certaine qualité, réputation ou autre caractéristique attribuable à son origine géographique ».
La notion d’IG est familière en France où les AOP (Appellation d’origine Contrôlées) sont bien ancrées dans nos traditions. Dès le début du 19ème siècle, Napoléon instaurait déjà un système de protection pour les grands crus de Bordeaux. Ca cadre législatif et culturel n’est cependant pas aussi développé dans certains pays et demande un travail de mise en place en profondeur.
In fine, les IG sont des signes distinctifs qui permettent aux consommateurs de reconnaître le lien d’un produit réputé avec son lieu de production. C’est une protection à la fois du consommateur et des producteurs qui peuvent capitaliser sur cette reconnaissance pour développer leur activité et améliorer sans cesse la qualité du produit final.
Une IG « Rooibos » est-elle pertinente ?
Le rooibos est très clairement un produit de grande réputation mondiale pouvant bénéficier d’une IG en Afrique du Sud. Il réunit plusieurs critères essentiels : – c’est un produit de qualité – reconnu par les consommateurs – issu d’une région très localisé – issu d’un savoir-faire unique au monde – et dont le mode de production est sensiblement similaire chez tous les producteurs (avec toutefois des différences).
Le rôle de l’IG est de souligner les qualités spécifiques du rooibos liées à des facteurs géographiques locaux – le sol, le climat – ainsi qu’à des facteurs humains – techniques de production, geste, savoir-faire… C’est donc la notion de terroir qui est en jeu.
La marque “Rooibos” accordée exclusivement à l’Afrique du Sud
A qui appartient le terme “Rooibos” ? Le sujet était polémique. Une société américaine dans les années 2005 puis une autre française plus récemment s’étaient attiré les foudres de l’industrie en cherchant à déposer de nombreuses marques contenant le mot « Rooibos ».
Aujourd’hui, la question est tranchée : le terme “Rooibos” est désormais propriété exclusive des exploitants situés en Afrique du Sud. L’Union Européenne vient d’accorder au Rooibos le statut d’Indication Géographique. En donnant au rooibos l’appellation protégée, l’Union Européenne reconnaît pleinement ce particularisme régional.
Comme l’a expliqué le ministre sud africain du Commerce et de l’Industrie, Rob Davies, “ce sont les producteurs de rooibos d’Afrique du Sud qui auront la propriété de ce nom particulier, et ce terme ne sera applicable qu’à des produits qui viennent de chez nous et sont approuvés par nous”.